jeudi 1 mai 2008

Une Ordure (Filth, Welsh, 1998)

Une homme se fait défoncer le crâne à coups de marteau un soir dans une ruelle d'Edimbourg. Bruce Robertson est chargé de l'enquête, ce qui l'ennuie profondément vu l'aversion qu'il éprouve à l'égard de la nature ethnique de la victime. Remplissant ses fiches d'heures supplémentaires qu'il n'a pas faites tout en matant le cul de ses charmantes collègues, Robertson pratique la non-enquête, remettant toute faute sur ses partenaires. Terrassé par un eczéma prononcé et un ténia philosophe et psychologue mais surtout coriace, il ne fait qu'attendre sa semaine de vacances à Amsterdam, son pèlerinage sexuel annuel qui ne souhaite pour rien au monde manquer. En attendant, il profite de sa situation professionnelle et s'octroit de passes-droits sexuels en échange de son silence ou d'abandons de charges.

Cocaïnomane, alcoolique, raciste, homophobe, mysogyne, adultère collectionneur, fervent pratiquant de l'onanisme, mythomane, délateur, opportuniste, arriviste, vulgaire, supporter de foot et nihiliste (ces deux derniers auraient permis de simplifier l'énumération). Mélangez tous ces termes et vous avez les caractéristiques de Bruce Robertson. Une vraie ordure, quoi!
Irvine Welsh est réputé pour être l'auteur de Trainspotting et Ecstasy, livres dépeignants des personnages semblables appartenant à une culture underground, aux personnalités atypiques et très douteuses. C'est un style cru et très direct. Mais derrière ce style se cache une réponse à une question que l'on ne se posait même pas. Pourquoi un homme comme Robertson est-il ainsi, lui qui était si bien avant?

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