mardi 26 février 2008

Rambo (Stallone, 2008)


La philosophie hollywoodienne actuelle repose sur le principe de faire du neuf avec du vieux. On a donc les remakes inutiles avec pour seul but la rentabilité, les versions américaines arrogantes, ringardes et blindées de gourdasses au beau boule de films asiatiques, eux, intéressants et originaux ; ou alors les grands-pères qui décident de ressortir le costume ou le short qui sent la sueur.
L'impression que donne Rambo avant d'y jeter un oeil est que Stallone va nous offrir une autre prestation ridicule comme celle du récent Rocky (parce que le vétéran de 60 piges qui bat presque le jeune réputé pour son palmarès rempli de KO, ça c'est ridicule) dans lequel il incarne un boxeur retraité et nostalgique avec des mouvements incessants qui nous font penser qu'il a des insectes dans le caleçon.
Et bah là, non! Rambo, on le sait, est une machine à tuer, un homme endoctriné et au cerveau nettoyé de tout sentiment humain. Le genre de mec qui te provoque une embollie pulmonaire avec un "Bouh!"
John Rambo est un mec blasé qui vit de la nature et dans celle-ci, son domaine de prédilection, en Thaïlande, ruminant l'aversion qu'il éprouve pour le monde actuel "civilisé" et plus généralement contre l'Humanité. C'est donc devenu un homme bien. Voilà qu'arrive une bande de jeunes humanitaires aux ambitions gourmandes et aux rêves aveugles de vouloir faire de ce monde un monde meilleur. En l'occurrence, ils veulent se rendre dans une région où sévit un homme qui aime l'odeur du napalm au petit matin et plus particulièrement les génocides de villageois. Rambo, donc, sera leur guide d'une part, mais apprenant l'enlèvement des humanitaires, décidera de les sauver (faisant fi des villageois assouvissant les appétits sexuels des criminels ; d'eux il s'en moque, qu'ils crèvent...).
Figurez-vous que malgré tout cela, c'est pas si nul que cela en a l'air. On a un film de guerre jouissif comme la scène de débarquement de Saving Private Ryan (voire plus par moments) et dans lequel Rambo (que seul le spectateur connaît l'identité) met la misère à toute un bataillon, le script se résumant à : membres déchiquetés, explosions, corps décapités, viols, snipers-ablations de têtes par traitement par balles, égorgements, éventrements... Tu montes tout ça et y ajoutes deux trois répliques et tu as Rambo. Stallone montre que le génocide c'est moche (pour ceux qui sont encore dans le flou à ce propos) et ne traite pas le sujet comme la plupart des réalisateurs qui narrent une histoire sur les relations entre les personnages sur fond de (ou pendant une) guerre. Mais aussi que le courroux de Rambo est terrible.

1 commentaire:

Diesskay a dit…

Ce film est l'un des plus violents qu'il m'ait été donné de voir. Violent dans tous les sens du terme: dans ses images bien sûr, dans ses propos et dans sa mise en lumière d'une situation qui dure depuis plus de 60 ans en Birmanie. Rambo n'est ni un pacifiste, ni un chien de guerre: au contraire, il prévient que c'est pas beau là-bas et conseille vivement de rentrer chez soi. Mais il a été formaté, véritable machine à tuer, qui ne connaît qu'un seul mot: survie. Et si cela nécessite de tuer pour sauver la sienne... Ce qui s'oppose à la scène avec la femme: la vie ne vaut d'être vécu que pour en sauver d'autres. Un scénario très bien écrit qui n'évite pas certains écueils mais pour autant les anéantir.